La perception du temps est un sentiment subjectif, la sensation de l écoulement du temps est indépendante de la connaissance objective des repères temporels. Au cours de son travail avec les enfants psychotiques l'auteur a observé qu'une altération de cette perception, et plus précisément de la perception de la continuité du temps, pouvait être à l origine d une peur sans objet, d une angoisse de l avenir. Ces enfants présentaient une instabilité, une incapacité à rester immobiles mais aussi à investir les relations et les émotions qui lui est apparue comme une possible fuite du temps. Dans ce travail de thèse l'auteur décrit comment la mise en récit des expériences de l enfant, leur " historicisation " par l intégration de ses évènements de vie dans un temps linéaire, permet à l enfant de faire l expérience de la continuité du temps, et de sa propre continuité. L'auteur montre également comment le développement de la notion de temps est lié à l altérité et comment l apparition de la notion de continuité du temps permet l accès à la relation à l autre.