A Noudjikô, les gens vivaient un paradis terrestre. La nature était tellement généreuse qu'elle offrait un bonheur sans pareil aux hommes. On imaginait que Dieu avait peut-être placé un second jardin d'Eden dans ce pays. La nourriture était la manne quotidienne. Les fruits, les légumes de tout genre, l'on en mangeait à la fatigue et au dégout. Il suffisait de faire quelques pas dans la brousse pour en avoir à satisfaction. Et la viande ? Oh mon Dieu, n'en parlons pas. Aucune faune ne pouvait être ainsi riche en bêtes. Même les petits enfants pouvaient aller à la chasse et rentrer avec de gibier qui puisse nourrir tout le monde. Si l'on devait parler du vrai bonheur sur la terre, il faut le reconnaître, c'était d'abord à Noudjikô. Dans ce pays, on ne connaissait ni le vol, ni l'adultère, ni l'injustice, ni la querelle.