Sous le règne de Victoria, le genre féerique opère un retour triomphant sur la scène littéraire et investit les arts visuels. Sous la plume, le crayon ou le pinceau d'auteurs et d'artistes masculins et féminins, textes et images prennent pour prétexte la peinture d'un monde merveilleux pour se jouer des conventions socioculturelles et examiner les idéaux, angoisses, et contradictions de l'époque. A la croisée du texte et de l'image, la création féerique se trouve ainsi au croisement d'idées, complémentaires ou conflictuelles comme le masculin et le féminin, la peinture et l'illustration, la culture savante et la culture populaire, l'âge adulte et l'enfance, ou le conformisme et la subversion. Cette étude centrée sur le concept d'entre deux se propose donc d'examiner le domaine féerique en tant qu'espace de rencontre entre toutes ces idées en considérant des toiles, des textes et des livres illustrés d'inspiration féerique et de confronter deux genres, gender et genre féerique, afin de percevoir les liens qui ont pu être les leurs à l'époque victorienne.