A une époque où règne le culte du symptôme et de son éradication par des thérapies normatives, la folie hystérique n'a plus cours. Ce travail, d'orientation analytique, tend au contraire, à la lumière du cas d'Anna O., et de cas cliniques contemporains, à démontrer l'existence de cette entité clinique, marquée par l'occurrence de delirium et d'illusions. Partant des débats actuels sur le statut forclusif des épisodes hallucinatoires et délirants dans l'hystérie, l'auteur propose de concevoir une forclusion trans-structurale portant sur un réel primordial qualifié de féminin. Dès lors, la folie hystérique se penserait en termes de modalité de traitement de ce réel primordial, ouvrant le champ à une réflexion sur la sexuation hystérique, et, au-delà, sur les vicissitudes de l' dipe féminin desquelles émerge la figure d'une mère-ravage, contre laquelle le désamour ferait office de symptôme de suppléance. A partir d'une clinique des différentes positions mystiques, l'auteur parcourt les destins du réel féminin tels que le délirium, le délire, et la sublimation afin de spécifier celui en jeu dans la folie hystérique.