Cet ouvrage, résultat d'un travail de thèse de cinq années, établit un corpus de plus de quatre cents voyageurs et auteurs européens, passés ou non par Alep pendant la période ottomane (1516-1918), dont les œuvres évoquant la métropole syrienne relèvent de la littérature de voyage. Centre économique, religieux et culturel, situé à la croisée des routes entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique, Alep est un lieu de séjour ou de passage pour de nombreux voyageurs aux motivations diverses. La mise en texte de leur expérience viatique peut prendre des formes variées et subit l'influence des modèles rhétoriques classiques, en particulier celui de l'éloge de la cité à l'origine d'un certain nombre de topoi : la ville est propre et bien bâtie, son air est pur, ses jardins agréables, ses habitants tolérants et raffinés. Ces clichés sont répandus dans le temps, dans l'espace et à travers plusieurs genres littéraires. Leur diffusion est favorisée par les pratiques intertextuelles, mais ils ne sont pas constitutifs d'un regard européen spécifique, les sources orientales orales et écrites intervenant dans la construction du savoir sur la ville. L'originalité d'Alep repose dans la rareté des souvenirs chrétiens, gréco-romains et croisés, qui entraîne une faible fréquentation au XIXe siècle malgré l'importance de la métropole. Ce paradoxe révèle ainsi ce que recherchent principalement les voyageurs européens : eux-mêmes à travers leur propre passé. Ce deuxième tome contient le répertoire des voyageurs européens passés à Alep aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
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