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«Eh bien, disait Richard, en brossant son habit de livrée, c'est donc après-demain que cette belle provinciale arrive?¿Vraiment oui, répondit mademoiselle Julie, madame vient de m'ordonner d'aller visiter l'appartement qu'elle lui destine, pour savoir s'il n'y manque rien de ce qui peut être commode à sa belle-s¿ur; je crois qu'on aurait bien pu se dispenser de faire meubler à neuf tout ce corps-de-logis; madame de Saverny, accoutumée aux grands fauteuils de son vieux château, ne s'apercevra peut-être pas de tous les frais que madame a faits pour décorer son appartement à la dernière mode.¿…mehr

Produktbeschreibung
«Eh bien, disait Richard, en brossant son habit de livrée, c'est donc après-demain que cette belle provinciale arrive?¿Vraiment oui, répondit mademoiselle Julie, madame vient de m'ordonner d'aller visiter l'appartement qu'elle lui destine, pour savoir s'il n'y manque rien de ce qui peut être commode à sa belle-s¿ur; je crois qu'on aurait bien pu se dispenser de faire meubler à neuf tout ce corps-de-logis; madame de Saverny, accoutumée aux grands fauteuils de son vieux château, ne s'apercevra peut-être pas de tous les frais que madame a faits pour décorer son appartement à la dernière mode.¿ C'est donc une vieille femme?¿Point du tout, elle a tout au plus vingt-deux ans; M. le comte est son aîné de plus de dix années, et madame la comtesse a bien au moins sept ou huit ans de plus que sa belle-s¿ur, puisqu'elle en avoue quatre.¿Et cette parente a-t- elle un mari, des enfants, une gouvernante? Faudra-t-il servir tout ce monde-là?¿Grace au ciel, elle est veuve; et je pense qu'elle est riche, car son mari était, je crois, aussi vieux que son château; et l'on n'épouse guère un vieillard que pour sa fortune.¿Qui nous amène-t-elle ici?¿Tout ce qu'il faut pour s'y établir, des gens, des chevaux; enfin, jusqu'à sa nourrice.¿Ah! c'est un peu trop fort. Je sais ce que c'est que ces grosses campagnardes, qui se croient le droit de commander à toute la maison, parce qu'elles ont nourri leur maîtresse; ce sont de vieilles rapporteuses qui, sous prétexte de prendre les intérêts de leur cher nourrisson, vont leur raconter tout ce qui se dit ou se fait dans les antichambres; Lapierre est bien libre de se mettre au service de celle-là; quant à moi, je ne compte pas lui donner un verre d'eau.¿Ah! tout cet embarras ne sera pas éternel, Madame s'en lassera bientôt, surtout s'il est vrai que madame de Saverny soit aussi belle qu'on l'assure; ne savez-vous pas, Richard, que deux jolies femmes n'ont jamais demeuré bien long-temps ensemble?» Les remarques philosophiques de mademoiselle Julie furent interrompues par le retour du carrosse de madame de Nangis.
Autorenporträt
Marie Françoise Sophie Nichault de la Valette est la fille de la Florentine Francesca Perettin et d'Auguste Antoine Nichault de La Vallette, homme de finances attaché à la maison de Monsieur. Elle a été très tôt au contact de la littérature puisqüelle a été élevée en pension chez Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, l¿auteure, entre autres, de la Belle et la Bête, où se trouvait également Claire de Duras, future auteure d¿Ourika. À deux ans, son père, amateur des lettres, l¿avait présentée à Voltaire, qui l¿avait embrassée au front. La position de celui-ci lui a permis d¿être au contact de personnalités comme le vicomte de Ségur, Vergennes, le chevalier de Boufflers et Alexandre de Lameth. Mariée, en 1793, au courtier Gaspard Liottier, elle a divorcé en 1799, peu avant de se remarier avec Jean Sigismond Gay (1768-1822), baron de Lupigny, originaire d'Aix en Savoie et associé d¿une maison de banque, devenu, sous l¿Empire, receveur-général du département de la Roer. Cette union lui ayant permis d¿être en étroite relation avec nombre de personnalités distinguées, elle se trouva, pendant son séjour à Aix-la-Chapelle, en relation avec la plus haute société réunie aux eaux de Spa, et particulièrement avec Pauline Bonaparte, avec qui elle s¿est liée d¿amitién .