Nous avons analysé par la définition d'un modèle réduit d'occlusion (M.R.O.) nommé "Matrice Occlusale", le rapport des arcades dentaires entre les différents piliers anatomiques que sont les premières molaires (M1) et les canines (C) permanentes, lesquelles caractérisent la classification d'Angle chez l'homme moderne. Des analyses morphométriques cranio-faciales et des mesures de facteurs dentaires ont été effectuées sur des crânes de Grands Singes, des moulages d'Hominidés fossiles et des populations médiévales et sub-actuelles du Sud Est de la France. Les mesures de cette matrice occlusale se révèlent particulièrement performantes pour décrire avec un outil simple l'évolution de l'occlusion des Hominoïdés et permettre de mieux préciser leur position phylétique. Un nouveau concept biomécanique évolutif est proposé. Il permet de définir comme "face motrice" la face supérieure, représentante de la face palatine. De plus, la canine participe fortement à la biomécanique cranio-faciale. Ces résultats contribuent à la réflexion actuelle sur l'évolution des populations caucasiennes vers la rétromandibulie ainsi que sur le rôle principal qu'assurerait le maxillaire dans cette évolution.