C'est désormais un lieu commun, un truisme que de dire de la littérature qu'elle est le reflet du vécu quotidien. Or Évelyne Mpoudi Ngolle, dans Sous la cendre et le feu, fait du phénomène du contraste un paradigme de l'écriture, un constituant esthétique et, au-delà, un principe existentiel, une unité de mesure du tempo de la vie de tous les jours. Voilà qui a déterminé Désiré Marie Kameni à y porter son intérêt. Toutefois, contrairement à ses devanciers ayant focalisé leur appréhension sur les ressorts psychologiques du récit ou ses lieux thématiques, sociocritiques et imagologiques, Kameni a choisi de l'explorer en mettant en saillie un angle novateur commandé certainement par son profil de stylisticien. Caractéristique de la praxis, le contraste est un procédé productif en littérature, un fait stylistique probant en ce sens qu'il obéit à toutes les caractéristiques en la matière, à savoir : la présence (dans le texte), l'immanence et la pertinence. Pour l'exégète, ce phénomène est utilisé pour exposer les différences marquantes entre des éléments, des personnages, des thèmes ou des situations dans un texte. Il permet de créer des effets saisissants (des effets de style), de souligner des oppositions ou des similitudes, et d'enrichir la signification globale de l'oeuvre.
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