Le mouvement zapatiste a développé, depuis plus de 15 ans, une relation singulière au territoire, s'exprimant par l'autonomie de facto et la structure de gestion parallèle à celle de l'État qu'il a instaurées. Le mouvement zapatiste est altermondialiste et connu internationalement, mais il constitue aussi un mouvement local par lequel des autochtones mexicains, pauvres et marginalisés, ont mis de l'avant des actions collectives qui tentent d'améliorer leur position au sein des rapports de pouvoir régionaux et nationaux. À travers l'organisation politique du mouvement zapatiste, les outils de gestion du territoire autonome qu'il élabore, ainsi que les organisations sociales de toutes sortes qui fleurissent sur ce territoire, cette recherche a essayé de mettre au jour les stratégies et les moyens que ces exclus prennent pour s'organiser. Ils le font, entre autres, à l'aide d'organisations sociales qui innovent par des pratiques socioterritoriales porteuses d'une nouvelle territorialité sociale. Ce sont ces pratiques qui territorialisent l'autonomie zapatiste et encouragent le développement du territoire.