L'expansion de la microfinance, en renforçant la finance inclusive, a promis de s'attaquer à la question de la réduction de la pauvreté, en promouvant l'autonomisation des femmes et le développement durable. L'importance accordée à ces interventions a été soulignée par l'attribution du prix Nobel de la paix à la Grameen Bank et à son fondateur, le Dr Muhammed Yunus. Des milliards de dollars continuent d'être investis pour étendre la portée de ces interventions. Malheureusement, ces interventions, souvent axées uniquement sur le microcrédit "minimaliste" et mises en oeuvre sans tenir compte des questions de genre, risquent de perpétuer le statu quo. Lorsque le pouvoir de négociation nouvellement acquis par les femmes constitue une menace pour les normes sociétales établies concernant ce qui est valorisé, autorisé et attendu d'une femme/d'un homme, et d'une fille/d'un garçon, ces interventions aggravent même l'injustice existante, en renforçant la violence entre partenaires intimes, etc. Dans de nombreux cas, ce qui a commencé comme une préoccupation purement sociale a donné lieu à l'émergence d'institutions motivées par le profit, qui sont devenues les "nouveaux prêteurs d'argent" au bas de la pyramide. Ce document entreprend une analyse très complète des pratiques existantes dans différents contextes et propose quelques recommandations pratiques.