Dans l'opposition sujet/communauté, l'auteur démontre comment s'opère l'essor de la subjectivité dans un univers où l'impératif communautaire définit le double rapport entre les individus et la société holiste. Pour le faire, il a fallu au préalable justifier que dans la pluralité des genres littéraires, seul le roman est autorisé à donner toute la complexité de la relation sujet/collectivité en raison de sa capacité à absorber les clivages sociaux et à explorer ses nouveaux territoires d'expression. Cette réflexion théorique qui dessine les contours d'une homologie structurale entre roman et subjectivité aboutit à une réflexion anthropologique qui met en scène autant les pathologies de l'expression de soi (par exemple l'exhibitionnisme égologique) que le bonheur de l'affirmation de soi. Dans une modernité parcourue par la complexité et les contradictions de la démocratie, l'autonomie du sujet constitue la valeur cardinale d'une morale du développement. Le roman gabonais ouvre des espaces qui permettent de comprendre les lignes de la métamorphose du sujet africain. C'est du moins la promesse faite par ce volume.