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La musique, ce soir, berce comme une vague mourante. Elle est si douce qüelle se fond dans l¿air et se dilue dans le silence. Note à note s¿égrène la mélodie, comme la fleur s¿effeuille pétale à pétale, sans bruit. Et l¿harmonie flotte, poussière de sons, dans l¿atmosphère paisible... La musique est douce, douce... L¿ombre en est tranquillisée, le c¿ur saisi. Presque rien pour l¿oreille, tout pour l¿âme. Je ne sais quoi dans l¿heure endormie la subtilise, l¿évapore. Elle semble venir de très loin, peut-être du fond de mon passé, comme une brise qui aurait fait le tour de la terre ; et je ne…mehr

Produktbeschreibung
La musique, ce soir, berce comme une vague mourante. Elle est si douce qüelle se fond dans l¿air et se dilue dans le silence. Note à note s¿égrène la mélodie, comme la fleur s¿effeuille pétale à pétale, sans bruit. Et l¿harmonie flotte, poussière de sons, dans l¿atmosphère paisible... La musique est douce, douce... L¿ombre en est tranquillisée, le c¿ur saisi. Presque rien pour l¿oreille, tout pour l¿âme. Je ne sais quoi dans l¿heure endormie la subtilise, l¿évapore. Elle semble venir de très loin, peut-être du fond de mon passé, comme une brise qui aurait fait le tour de la terre ; et je ne sais si la chanson est en-dedans ou en-dehors de moi, tant elle est douce, douce, douce... Et cependant, elle est forte comme une puissance céleste, puisqüelle bouleverse mon être et fait pleurer mes yeux. Je l¿entends à peine, mais elle exulte en moi, tel qüun orgue au matin de Pâques, tel qüun orchestre innombrable, tel qüun carillon triomphal ! Sa douceur formidable enivre mon cerveau, comme pas un vin de France ou d¿Italie. Pourtant, je ne perçois qüun peu de bruit qui palpite, ¿ le battement de mon c¿ur, peut-être ¿ tant elle est douce, douce, douce...
Autorenporträt
Albert Lozeau est l'aîné d'une famille de 11 enfants, dont 7 survivront à la petite enfance. Son père poursuit une carrière honorable de fonctionnaire à la Cour supérieure. Lozeau, immobilisé par la maladie, passera à peu près toute son existence, soigné par sa mère, dans le village de Saint-Jean-Baptiste, au nord du square Saint-Louis (maintenant au c¿ur de Montréal), là où ses parents se sont installés peu après leur mariage, en 1877. Lozeau entre à l'académie Saint-Jean-Baptiste, à Montréal, en 1886. En 1892, se manifestent les premières atteintes de la maladie qui marquera sa vie : progressivement, il se retrouve paralysé par le mal de Pott, soit l'arthrite tuberculeuse de la colonne vertébrale. De 1896 à 1904, il est confiné à son lit, recroquevillé par la maladie. C'est ainsi qu'il écrira ses premiers poèmes, sur une planchette posée sur ses genoux : « Je suis resté neuf ans les pieds à la même hauteur que la tête : ça m'a enseigné l'humilité. J'ai rimé pour tuer le temps, qui me tuait par revanche », écrira-t-il dans une lettre citée dans la préface de son premier recueil.