Le béton précontraint Séduit par le matériau béton, Eugène Freyssinet a le sentiment que le béton armé ne permet pas de tirer le meilleur parti des deux éléments qui le composent, que le mariage du béton et de l'acier peut être beaucoup plus fécond. Une longue réflexion le conduit à approfondir une idée simple : il faut préparer le béton à faire face sans dommages à son avenir. Son avenir est d'être soumis à des charges et donc à des tractions dangereuses pour son intégrité (fissures, puis rupture). Préparer le béton c'est le comprimer suffisamment pour qu'en tous points les compressions soient supérieures aux tractions qui se développeront ultérieurement. La compression préalable du béton est la " précontrainte ". Le vocable a été utilisé pour la première fois par Eugène Freyssinet en 1933. L'intensité de la précontrainte à mettre en oeuvre dépend évidemment des tractions auxquelles il faudra s'opposer et des raccourcissements instantanés et différés du béton.