L'Agenda 21 de Rio de Janeiro en 1992 a démontré la fragilité des environnements de montagnes tropicales humides. Au Cameroun, le massif volcanique des Bambouto a été retenu pour cette étude car il intègre toutes les spécificités de ces écosystèmes. L'objectif est une évaluation au moyen d'un système d'informations géographiques et de la télédétection de la dynamique des paysages dans le massif et une estimation des pertes en terre. L'étude diachronique du paysage a démontré qu'entre 1978 et 2007, avec une densité de la population devenue 17 fois plus importante, plus de 43 000 ha de terre ont été déboisés sur le massif ; ce qui correspond à une vitesse moyenne de déforestation de 1483 ha/an. L'évaluation des taux d'érosion par unité pédologique faite suivant l'Equation Universelle des Pertes de Terre (USLE) établie par Wischmeier et Smith (1978) a révélé une perte en terre totale de 4876,32 t ha-1 an-1. Enfin, une spatialisation de l'USLE et une cartographie des zones à risque de glissement de terrain (suivant la formule : Risque = Aléa x vulnérabilités) a confirmé que le risque de perte en terre croit de la zone basse vers la zone haute, avec un maximum dans la caldeira.