La République Centrafricaine a aujourd'hui perdu sa voix politique et diplomatique d'antan en Afrique. Depuis 1996, le pouvoir de l'Etat est vassalisé, conséquence d'un long processus de construction hégémonique et d'imposition de la puissance militaire du Tchad sur la gouvernance en Centrafrique à travers des soutiens militaires, politiques et financiers aux diverses rebellions dans le pays. Cette hégémonie est la résultante des ambitions géopolitiques du président tchadien Idris Deby Itno dont les ingérences militaires et politiques ont géographiquement atteint l'Afrique de l'ouest précisément le Mali au coté de l'ancienne puissance colonisatrice qui est la France. Depuis 2003, les régimes politiques centrafricains se font, se défont et se refont avec la bénédiction du président tchadien. Si hier, ce travail de déconstruction de l'ordre étatique en Centrafrique était l'oeuvre des autorités politiques françaises (opération barracuda), le recul tactique de la France de la scène politique centrafricaine a fait place au Tchad, plus précisément à Idriss Déby Itno, devenu le faiseur des présidents en Centrafrique, le justicier et gendarme des transitions politiques dans ce pays.