Les recherches réunies dans ce livre partent du constat que le Moyen Âge ne connaissait pas notre notion d'" objet ". Le mot n'a en effet pris son sens courant de chose de dimension limitée, destinée à un certain usage, que vers la fin du XVIII e siècle. Comment peut-on, dès lors, rendre compte sans anachronisme de ce que les " objets " ont été pour ceux qui vécurent durant les siècles précédents ?
La figure de Charlemagne a permis aux auteurs d'aborder cette question à partir de deux phénomènes historiques. La vaste entreprise de la réforme carolingienne, d'abord, impliqua le développement de pratiques de " thésaurisation ", soit des accumulations de matières et de formes consistant aussi bien en de nouveaux modes de gestion qu'en la création d'artefacts unissant, de façon inédite, les pouvoirs profane et sacré. La célébration largement partagée de la mémoire de l'empereur, ensuite, donna lieu à de nombreuses " constructions mémorielles ", qui associaient des récits et des choses, et faisaient ainsi d'elles l'évidence présente d'un passé revisité.
La figure de Charlemagne a permis aux auteurs d'aborder cette question à partir de deux phénomènes historiques. La vaste entreprise de la réforme carolingienne, d'abord, impliqua le développement de pratiques de " thésaurisation ", soit des accumulations de matières et de formes consistant aussi bien en de nouveaux modes de gestion qu'en la création d'artefacts unissant, de façon inédite, les pouvoirs profane et sacré. La célébration largement partagée de la mémoire de l'empereur, ensuite, donna lieu à de nombreuses " constructions mémorielles ", qui associaient des récits et des choses, et faisaient ainsi d'elles l'évidence présente d'un passé revisité.
"Spezialisten zur Karonlingerzeit und ihrer Rezeptionsgeschichte werden ebenso wie Fachleute für mittelalterliche Erinnerungskultur an diesem Sammelband ohnehin nicht vorbeikommen. Aber auch für ein Publikum jenseits jener engeren Expertenkreise hält er einige ausgesprochen lesenswerte Beiträge bereit und bietet diverse neue Ansätze, mit denen sich die kunsthistorische wie geschichtswissenschaftliche Mediävistik ernsthaft wird auseinandersetzen müssen [...]." (Daniel Föller, Francia-Recensio 02/2014)