À l'heure de la mondialisation, de l'éclatement des statuts, de l'institutionnalisation du chômage et de la défaite des socialismes, peut-on encore parler de classe ouvrière ? Cette interrogation est au centre des recherches de Michel Verret. Rassemblant des textes inédits et des écrits antérieurs, l'une des voix les plus expertes dans ce domaine s'attache à affiner, remodeler, les outils d'une sociologie concrète du monde ouvrier. D'où le titre Chevilles ouvrières. Comme cette cheville, tige d'assemblage qui sur son axe, joint, maintient, amarre (Le Robert), la classe ouvrière a-t-elle une place centrale dans le monde populaire si tant est que le peuple reste lui-même axe d'histoire ? Dans ce lent travail de redéfinition qui n'écarte aucune question radicale, le sociologue avance à pas mesuré car la réalité se métamorphose plus vite que les outils scientifiques pour l'interpréter. Michel Verret analyse ainsi les répercussions sur la classe ouvrière de trois mutations cruciales : la mondialisation, la montée de l'individualité, la place nouvelle du temps libre. Dans un style où la langue sociologique s'enrichit de la puissance anticipatrice de la poésie, l'auteur oblige à regarder l'Histoire en mouvement : la question ouvrière n'est plus seulement celle de l'homme dans l'ouvrier, il s'agit désormais de la question de l'humain dans l'homme.
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