Partie , depuis 1974, est resté, non pas lettre morte, mais lettre tue, accueillie par un silence de presque quarante ans - alors que l'une de ses voisines, Finnegans Wake , bruisse et fait parler d'elle. Certains textes, comme certains vins, grandissent à l'ombre de vastes foudres - sous voile. Quel étrange voile a maintenu ce texte (et, en partie, l'oeuvre immense à laquelle elle a servi de laboratoire et de chambre d'échos) à l'écart des chemins de la lecture ? Selon Jacques Derrida l'oeuvre d'Hélène Cixous reste méconnue " pour des raisons qui, explicitées, révéleraient tout ce qui, en ce siècle et surtout en ce pays, s'interdit " ( Voiles ). Qu'est-ce qui, en Partie , s'interdit ou ne se dit que sous voile ? Beaucoup de choses : le " sujet " s'y fait machine de guerre post-identitaire ; l'objet-livre s'y fait réversible, retors comme un ver ; la littérature s'y connecte à ses envers (parmi lesquels Alice et ses miroirs, ou Proust, parti du côté de " chez Swann " et non de " chez soi "). Livre-ovni, Partie est ici lu comme un cousin possible du Finnegans Wake de Joyce, mais aussi en tant que livre-monde, parti guerroyer contre les scléroses de la pensée occidentale - ici aux prises avec " heideguerre " ou la " pissecanalyse ". Ce volume aborde Partie en tant que puissance ouvrante, oeuvre forte où puiser comme à une réserve de voix résistantes.