Des colites ischémiques survenant chez des patients atteints de maladie psychiatrique traités par neuroleptiques ont déjà été rapportées. Leur incidence est nettement plus élevée dans cette population que dans la population générale. En rapprochant les cas du CHS de Caen sur onze ans de ceux d une revue de la littérature, des caractéristiques se dégagent: les patients sont jeunes; ils reçoivent un traitement neuroleptique lourd et présentent souvent des facteurs de risque digestifs associés. L hypothèse physiopathologique admise est l atonie digestive par effet anticholinergique des neuroleptiques qui provoquerait une hyperpression colique à l origine de l ischémie. Pour prévenir cet effet indésirable rare mais grave, l identification des patients à risque est nécessaire ainsi que la connaissance de certains signes cliniques d alerte.