Au Cameroun, la libéralisation totale de la filière cacao en 1995 est un important volet de la plupart des programmes d'ajustement structurel. D'importantes mutations organisationnelles et institutionnelles, avec une redistribution des rôles entre les différents opérateurs de la filière ont été observées. Le transfert de responsabilité dans la commercialisation de cacao de l'Etat vers le secteur privé, s'est révélé insuffisante à satisfaire entièrement les attentes des producteurs. Les producteurs éprouvent des réelles difficultés d'adaptation, de financement, de l'approvisionnement en intrants, de la lutte phytosanitaire et de la vente de leur production. Tout ceci a eu un effet négatif sur la qualité du cacao et le revenu des producteurs (avec une incidence de la pauvreté très forte touchant 69% des producteurs), avec un effet pervers sur la compétitivité du label camerounais. Avec le niveau de concentration du marché, des reformes importantes sont inéluctables, si l'on veut redynamiser la filière cacao et de bénéficier des effets induits de la libéralisation.