Ce travail de recherche fait une analyse rétrospective des conflits fonciers dans les structures lignagères en contexte d'économie de plantation (d'ananas) à Bonoua et du jeu social des institutions et dynamiques de régulation sous l'impulsion d'une stratégie de recherche combinant approches quantitative et qualitative. Il en ressort que la société abouré de Bonoua est un faisceau de pratiques foncières fondé sur une pluralité de modes d'accès à la ressource. Cette réalité met en lumière la relation structurante du foncier, caractérisée par la possibilité des individus ou des groupes sociaux d'agir sur d'autres individus au nom du sacré, et que le foncier est un pouvoir économique et culturel impliquant un rapport de force structuré par la coutume dont l'enjeu est le contrôle de l'espace, expression de la conflictualité dans les rapports intrafamiliaux. Au-delà de la pluralité des situations sociales, les interférences antinomiques de droits positif et coutumier et la diversité des instances d'arbitrage, la gouvernance foncière reste la soupape de la solidité des institutions culturelles, des transformations sociales et du développement dans la société abouré.