Habituellement conçu comme seule transmission de savoir-faire, l'apprentissage moteur renvoie l'apprenant à un statut de table rase. L'implantation de nouvelles connaissances est l'objet soit d'auto-adaptations, le sujet transformant par lui-même son action, soit d'appels à sa compréhension, le sujet étant supposé construire progressivement une conscience de son action. En montrant l'existence d'une deuxième voie pragmatique de développement des connaissances, cet ouvrage replace l'apprenant comme un sujet actif, doté d'une logique lui permettant de répondre à la fois aux exigences d'efficacité, qui suppose une mobilisation très personnelle de moyens et ressources et aux exigences de transformation liées aux finalités de l'enseignement scolaire. L'ouvrage articule une lecture instrumentée de comportements moteurs produits par des élèves de 12 à 14 ans dans une situation scolaire de saut en hauteur et une analyse du discours que ces élèves tiennent à propos de leurs sauts lors d'entretiens de recherche. Les résultats montrent l'existence de véritables constructions opératoires alliant action et connaissances sur lesquelles l'enseignement doit se greffer.