Un jour viendra où l'Occident portera son attention sur les pays "sous-capitalisés" ; expression qui a le mérite de rappeler qu'il existe en leur sein d'immenses économies ainsi qu'un grand nombre de biens. L'économiste péruvien Hernando De Soto a tenté de les estimer : plus de 40 fois le total des aides au développement allouées à ces pays depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ; plus de 20 fois leurs flux entrants d'IDE ; plus encore que leurs avoirs publics, leur capitalisation boursière respective ou les prêts que leur a consentis la Banque Mondiale. Si on risque un chiffre : plus de 10 000 milliards de dollars, rien qu'en patrimoine immobilier, milieux urbains et ruraux confondus, soit les deux tiers du PIB annuel de la Zone Euro ! D'où vient le problème alors, me direz-vous ? Il vient de ce qu'en Occident ceux qui comprennent l'économie ne s'occupent généralement pas des pauvres et ceux qui s'occupent des pauvres (à qui ceux qui comprennent l'économie se font un plaisir de laisser cette tâche) ne comprennent pas toujours l'économie. L'auteur tente d'éclairer les possibilités de "vivifier" cette masse de capital mort pour réconcilier les premiers avec les seconds...