L'évaluation de l'état mental et de la dangerosité sont les critères sur lesquels reposent les décisions de mise en cure fermée des personnes présentant des troubles mentaux et lorsque cette décision est contestée, d'en reconduire le cours. Au Québec, l'article 11 de la Loi de la protection du malade mental précise que pour qu'un individu soit hospitalisé contre son gré, son état mental doit être susceptible de mettre en danger sa santé ou sa sécurité ou celles d'autrui. Or, l'évaluation de l'état mental et de la dangerosité nécessite de la part du psychiatre une prédiction pour laquelle il ne dispose d'aucun critère objectif. Sur quoi fait-il alors reposer la décision et comment la justifie-t-il? S'inscrivant dans la perspective de la théorie de la désignation (labelling theory) cet ouvrage tente de répondre à la question suivante: les décisions écrites de révision de cure fermée contiennent-elles des traces des mécanismes d'exclusion et si oui lesquelles ? Les résultats de cette étude soulèvent de nombreux enjeux éthiques et rendent nécessaire le questionnement sur les effets persistants de la stigmatisation psychiatrique.