« Menteries et fariboles que tout cela ! Mais ce n'est pas moi qui mens, ce sont les Anciens qui m'ont menti, et je vous mens à mon tour. »C'est ainsi, peu ou prou, que tout conteur malgache achève son conte. Alors les enfants s'esclaffent, réclament un autre conte ou demandent à nou-veau tel passage qui leur a plu davantage. Mais il n'y a pas que les enfants : les plus grands ne sont pas en reste, tels ces jeunes gens partis en compétition sportive pour Mananjary mais restés en panne de pirogue sur le canal des Pangalanes : durant 24 heures, à quoi ont-ils occupé leur temps ? A rivaliser en contes, chacun ajoutant le sien pour surpasser les autres. C'est un jeu et une compétition. C'est un savoir et aussi une philosophie de l'existence.Les conteurs malgaches, dans toute l'île, ont leur philosophie du lan-gage, pleine d'humour, d'ironie et de réalisme. Les contes animaliers recueil-lis par Sambo Clément et traduits en français par sa fille Miora, en sont un merveilleux exemple.