Il va sans dire que la corruption systématisée est à replacer dans son contexte historique en RDC, car elle n'est que la continuation des pratiques prédatrices d'exploitation odieuse et atroce héritées du règne de Léopold II sous l'EIC, telles que reproduites distinctement par le pouvoir colonial belge et les différents régimes postcoloniaux qui se sont succédé. Ce système de prédation a servi, non seulement à l'enrichissement personnel du Roi et à la prospérité de la Belgique, mais également à l'opulence d'une infime minorité de dirigeants et leurs proches, au détriment de la population, longtemps soumise à l'oppression, à la violence et à la misère. Caractérisée par l'érection de la corruption en mode de gestion des affaires publiques, le pillage généralisé des ressources nationales et l'émergence de la déficience managériale postcoloniale, la corruption systématisée ne peut être bannies que moyennant les actions suivantes : la consécration de la méritocratie, la manifestation d'une volonté politique réelle, l'amélioration des rémunérations des agents de l'Etat, la mobilisation sociale et la systématisation de la prévention, la détection et la répression de la corruption.