La théologie de la terre comme mère ne prêterait-elle pas main forte au néo-paganisme ambiant orchestré par la nébuleuse ésotérique du New Age ? Comment peut-elle un tant soit peu venir à bout de la crise écologique? Qu'apporte-t-elle de nouveau ? S'il est aujourd'hui reconnu la communion symbiotique entre l'homme et la terre comme constituant un système interactif, un ensemble indivis, il est notoire depuis la nuit des temps d'affirmer que l'homme est tributaire de la terre en ce qui concerne sa nourriture, son orientation, et même son salut en dépend, car l'univers est la médiation par où lui arrive le salut de Dieu. Les civilisations anciennes ont exprimé cette relation de dépendance de l'humanité à l'endroit de la terre en termes de " terre-mère ". Promesse immémoriale au peuple de Dieu, la Terre deviendra l'Eden transfiguré de la paix paradisiaque et Jésus l'inaugurera comme Royaume de Dieu : il est lui-même Terre-Mère, Germe, où fructifiera le Royaume de son Père. Ce livre promeut l'émergence de l'homo ecologicus, imprégné de sens religieux de l' " homo bendeus " (celui qui considère toutes choses comme choses d'autrui de Dieu).