Les actuels manuels DSM ne reconnaissent pas à la mélancolie sa spécificité et tendent à l'inclure dans le domaine des dépressions majeures même s'il existe une différence à la fois quantitative et qualitative (en termes d'intensité) entre les deux entités. À partir de cette considération, notre recherche essaye de promouvoir une interrogation portant sur une organisation psychique spécifique pour la mélancolie qui la différencie par rapport à la dépression. Il s'agit d'une organisation dont la caractéristique est de s'être constituée autour d'un processus vital de défense, concernant le potentiel créatif d'un individu. Nous avons postulé quatre hypothèses concernant la relation créativité-mélancolie. Ces hypothèses peuvent ou non, se vérifier ensemble, avec des dosages qui varient d'un cas à l'autre, en fonction de la personnalité de l'individu comme de son positionnement dans le registre normal-pathologique.