C'est à la lumière de la notion complexe de rapport à l'écriture qu'il convient de chercher les raisons d'une répugnance des apprenants à prendre la plume à l'école et d'un plaisir à écrire sur soi hors du cadre scolaire. Notre recherche opère une vérification du rôle de l'écriture personnelle dans la modification du rapport à l'écriture d'apprenants en difficulté avec la langue étrangère. Partant du constat que l'écrit intime en L1 procure au sujet écrivant des sensations d'assurance-plaisir (euphorie scripturale), notre investigation répond à des questions de fond: les sensations d'assurance-plaisir vécues lors de l'écriture sur soi en L1 pourraient-elles être transposées à l'écriture en FLE à travers la réalisation de ce même type d'écrit? Et dans quelle mesure la pratique de l'écriture personnelle en FLE pourrait positiver le rapport à l'écriture dans cette langue? Nous avons tenté, à partir d'une expérience menée auprès de lycéens arabophones d'une ville algérienne, d'interroger les répercussions de l'écriture de soi sur le plaisir d'écrire, en vue de concevoir un enseignement/apprentissage de l'écriture qui tend à réconcilier l'élève-scripteur avec l'acte scriptural en FLE.