Le roman négro-africain francophone recourt généralement au merveilleux, au prodigieux, à l'occultisme, au surnaturel pour produire un environnement marqué du sceau de la tradition. Il est une incantation, un véritable hymne à la culture africaine où les romanciers, en poussant parfois à l'extrême leur fascination pour les mythes fondateurs africains, les légendes et épopées, donnent de la puissance à leur imaginaire. En outre, ce roman s'applique à peindre les nouvelles moeurs africaines découlant des charmes et tragédies de la modernité en thématisant de façon consciente la rencontre des cultures occidentale et africaine à travers la démonstration de la substance de l'une et l'autre de ces cultures. Dans la discursivisation narrative, on est aussi sensible à la crise de l'identité culturelle africaine, mais également à l'interpénétration des cultures. D'où l'idée que chez ces auteurs, l'identité culturelle africaine est à construire à la fois sur les fondements des valeurs de la modernité et sur les bases d'héritages culturels traditionnels.