« Le cancer, ça me connaît ! » nous dit un patient ouvrant la problématique de la traversée de la maladie pour un sujet préalablement témoin de la mort par cancer d'un proche. Il détient un « savoir » impliquant une forme de retrouvaille "savante" avec celui d'autrefois. Et si la qualité de témoin permettait l'impulsion pour le tissage d'une parole? Symptomatique du processus de cicatrisation psychique, il soutient le témoignage humanisant une traversée de l'extrême où les limites de l'homme frisent le basculement. Point d'ancrage pour ces deux traversées (deuil et cancer), la création, en tant qu'acte de parole, s'est imposée comme un véritable support d'exploration. L'oeuvre rimbaldienne nous en offre d'ailleurs l'éclairage principal. Mais l'art tomberait-il malade lui aussi? Les résistances psychiques face à un tel savoir de mort trouvent leur expression paradigmatique avec l'expérience racontée par les rescapés d'Auschwitz. Nous y seront conduit au gré des associations de patients faisant l'épreuve de l' "inquiétante étrangeté". Il se trouve que le sujet consent ainsi au détachement de ce « petit bout de savoir en plus » métamorphosé en objet pensé et ressenti.