Le déclenchement artificiel du travail reste controversé après une césarienne. Nous avons tenté de déterminer s'il existe un risque accru de rupture utérine en cas de maturation cervicale par gel intravaginal de dinoprostone. 994 patientes ayant eu une épreuve du travail après césarienne entre 1997 et 2001 ont été recensées, dont 144 avaient eu une maturation cervicale par gel intravaginal de dinoprostone. Les taux de rupture utérine ont été comparés entre ces 144 patientes et les 850 restantes. Nous avons recensé 11 ruptures utérines au total ; 3 dans le groupe dinoprostone (2.1%), 8 dans le groupe contrôle (0.9%), odds ratio = 2.24 (IC95%=0.38-9.47), p=0.20. Un décès néonatal est à déplorer (groupe sans maturation). Nous retrouvons une tendance non significative à une élévation du risque de rupture utérine en cas de maturation cervicale sur utérus cicatriciel. A la lumière de la littérature, nous évaluons le sur-risque de rupture utérine à environ 1.9 fois le risque de rupture utérine sans maturation cervicale (IC95%=1.1-3.3). Nous estimons que ce sur-risque ne doit pas faire contre-indiquer cette pratique mais faire partie de l'information donnée à nos patientes.