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Les civilisations savent très bien comment se déconstruire de l'intérieur; c'est là leur grande efficacité. La chute d'une civilisation n'a jamais été et ne sera jamais affaire violente, mais plutôt une lente déconstruction systématique, pierre par pierre. Il a été décidé que l'Occident méritait la croix. La croix qui l'a fondé sera sa propre crucifixion. L'ironie de la marche de l'Histoire... L'Occident se délite. C'est là notre grand bonheur, car un tel événement ne se produit que tous les deux ou trois millénaires. Donc, des chroniques du Bas-Empire à écrire à profusion, puisque chaque jour…mehr

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Produktbeschreibung
Les civilisations savent très bien comment se déconstruire de l'intérieur; c'est là leur grande efficacité. La chute d'une civilisation n'a jamais été et ne sera jamais affaire violente, mais plutôt une lente déconstruction systématique, pierre par pierre. Il a été décidé que l'Occident méritait la croix. La croix qui l'a fondé sera sa propre crucifixion. L'ironie de la marche de l'Histoire... L'Occident se délite. C'est là notre grand bonheur, car un tel événement ne se produit que tous les deux ou trois millénaires. Donc, des chroniques du Bas-Empire à écrire à profusion, puisque chaque jour qui passe révèle indubitablement et d'autant le délitement accéléré, la décomposition et l'assèchement de ce qui fut une grande civilisation. Amor fati, disaient les Romains, aimer son destin, s'en délecter, l'assumer totalement. Une autre civilisation est en gestation, mais nul ne sait ce qu'elle sera. C'est là un bonheur encore plus grand, celui de l'inconnu, mais également terrifiant. Toutefois, si l'Occident, tout au long de son histoire, a été en mesure de penser contre lui-même, s'il a constamment été dans un envers et un avers - despotisme et liberté, esclavagisme et affranchissement, colonialisme et décolonisation, ségrégation et égalité, féodalisme et démocratie, abîmes de l'abjection et sommets de la pensée, absolutisme et pluralisme -, s'il a été à la fois une machine à déshumaniser et à humaniser, il se pourrait fort bien que l'Occident puisse encore une fois penser contre lui-même et recaler dans une autre logique le discours néoprogressiste (woke). Et si c'est bel et bien le cas, et si la chose est avérée, le discours néoprogressiste n'est-il pas plutôt un discours du type penser contre soi ? L'Occident serait-il une fois de plus engagé dans un processus de remise en question ? Rien n'est moins certain...