Le décryptage sémio-linguistique pour la didactique de l'énonciation en classe de langue et de littérature, montre que Sans Tam-tam d'Henri Lopès est un texte iconoclaste, subversif par rapport à la tradition des romans épistolaires. L'état de l'énonciation, donc des interventions locutoires, des prises de parole montre qu'il n'y a pas symétrie communicative entre les interlocuteurs, une absence de réciprocité dans leurs échanges. Le déséquilibre flagrant entre les indices d'auto-désignation et de désignation dévoile une monopolisation excessive de la parole par le locuteur, une présence envahissante et écrasante perceptible à travers les déictiques spatio-temporels qui ancrent sa personne dans les énoncés. Les échanges sont unidirectionnels et les traces de réflexivité montrent que la communication interpersonnelle est un leurre, une illusion destinée à adoucir la dureté des mots. Au total, ce roman est un pamphlet sur la société congolaise, un texte à caractère évaluatif, critique et prospectif sur les maux, atrocités et abus des sociétés africaines, un message lourd de signification qui interpelle d'abord l'Africain sur les conditions sociales d'un mieux vivre.