«Instrument premier de la technique et mesure des déplacement naturels, le pas crée le passage. L’errance cependant a aussi ses chemins. Contraire de la limite, l’humble sente atteste d’un objectif. Aube de la rationalité, le chemin est un choix et comporte un axe. Au-delà de la trace, il devient ouvrage. De l’imperceptible marque à l’autostrade, par la route de la soie, la voie romaine, la croisade, le pèlerinage et les migrations, il n’y a pas qualitativement de différence. Négociation d’un obstacle concret ou abstrait, le chemin a un départ et une arrivée, même si l’un et l’autre coïncident. On connaît la définition de la droite; tout supplément atteste d’une difficulté ou d’une commodité, d’un objet intermédiaire, d’une fantaisie, d’une erreur ou d’une inaptitude. Les chemins forment un réseau lorsqu’un quelconque de leurs points permet de joindre les autres. Le réseau atteint la perfection de l’espace euclidien lorsque tout point peut être relié à tout autre. Il postule la représentation, la signalisation, la carte et le guide, que la nature, le temps, la technique et les auteurs rendent parfois trompeurs.»