Depuis la combinaison de la crise climatique avec la crise alimentaire mondiale de 2006-08 et la crise financière de 2008, certains acteurs mondiaux ont démarré une course à l'accaparement de terres arables. En Afrique, le Mali n'échappe pas à cette course et a mis à la disposition des investisseurs certaines de ses terres les plus riches, particulièrement dans la zone de l'Office du Niger. Ce travail aborde ce phénomène mondial afin d'en éclairer les caractéristiques dans une ex-colonie française qui est toujours aujourd'hui sous aide internationale au développement. Par une approche qualitative, nous voulons étudier les transformations socio-spatiales provoquées par les accaparements et leurs conséquences sur la souveraineté alimentaire et les conditions d'existence des communautés maliennes. Ces accaparements correspondent à une nouvelle accumulation primitive du capital par la dépossession et la négation de droits. Le Mali ambitionne pourtant depuis longtemps de développer son agriculture pour corriger l'insécurité alimentaire latente qui persiste dans ce pays.