Développé en gestion dans les années 1980, le concept de culture d''entreprise a fait l''objet de multiples acceptions, et tombe progressivement en désuétude au profit du "management par les valeurs". Mobilisé dans l''étude des fusions- acquisitions, ce modèle n''apporte cependant aucune explication des différences de management constatées entre entités acheteuse et acquise, et offre essentiellement un cadre théorique culturaliste et fixiste (Livian, 2000). Dépassant la dichotomie d''une intégration culturelle axée sur le partage de valeurs ou sur un rapport de pouvoir, cette recherche vise à réhabiliter la notion de culture et en propose une approche résultant d''accords partiels négociés. Le processus d''intégration culturelle est ainsi abordé dans sa dimension de construit social, permettant l''émergence d''un fonctionnement collectif en contexte de fusion-acquisition. Une étude de cas multi-site portant sur un groupe mutualiste dans le domaine de la santé illustre ce propos, en identifiant les différents niveaux d''intégration existants et en analysant comment ces derniers s''agencent pour que le groupe puisse fonctionner.