Le présent ouvrage propose d'aller voir "derrière" le commencement, commettant un geste doublement provocant : il donne à penser le commencement comme un objet parmi d'autres, à l'image des éléments de la chaîne causale de l'antinomie kantienne que l'on peut remonter à l'infini, une cause en cachant toujours une autre ; mais aussi parce qu'il laisse entrevoir le commencement comme un motif derrière lequel se dissimulerait cette Vérité que, peut-être, rien ne commence jamais et que tout coule toujours. Un tel mouvement ne présuppose en fait aucune connaissance de ce qui se trouve au-delà, seulement l'acte philosophique par excellence "d'aller voir derrière", de mettre le réel à l'épreuve et de contempler ce qui en jaillit. À ce titre, le commencement est bien un enjeu phénoménologique, même si l'expérience ne peut faire l'économie d'une ouverture métaphysique, voire théologique. Le problème est de cerner les conditions conceptuelles de l'accomplissement et de l'appréhension du commencement, ce que les travaux présentés ici tentent chacun à leur manière d'accomplir.