L'analyse de la dignité du condamné dans l'exécution de sa peine privative de liberté suppose d'étudier les conditions dans lesquelles il l'exécute intra-muros, puis dans la phase post-carcérale. La constatation du respect ou de la négation de la dignité du condamné repose sur l'appréciation de l'adaptation et de la proportionnalité de l'atteinte portée à ses spécificités humaines primaires ainsi qu'à leurs supports, à un objectif légitime d'intérêt général. Ainsi, si l'humanisation des conditions de détention permet le respect de la dignité du condamné, sa responsabilisation et la réappropriation de sa condition humaine lui offrent les moyens de promouvoir sa dignité par la stimulation de ses potentialités humaines d'amélioration. Au contraire, dans la phase d'exécution post-carcérale de la peine privative de liberté, si la conception et la mise en oeuvre des mesures d'aménagement de peine semblent garantir le respect et la promotion de la dignité du condamné, l'introduction d'une "éthique de conviction" de surveillance étatique du condamné emporte la négation de sa dignité par une atteinte à son autonomie, inadaptée à l'objectif de prévention de la récidive criminologique.
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