L'administration publique vise à poursuivre l'intérêt public, qui prime sur les intérêts privés. Cette primauté fait que l'Administration publique possède certaines prérogatives d'autorité, qui lui permettent d'imposer aux individus les solutions qui servent le mieux l'intérêt public, même si elles sacrifient les intérêts des individus. Dans ce contexte, et en ce qui concerne les systèmes administratifs continentaux, comme c'est le cas des systèmes portugais et espagnol, on justifie l'existence du privilège de l'exécution préalable, c'est-à-dire le pouvoir de l'Administration publique d'imposer ses décisions aux particuliers, sans avoir besoin de recourir préalablement à une instance judiciaire. Le droit administratif est fortement lié au droit constitutionnel, puisque tous deux présupposent l'exercice du ius imperii de l'État sur les individus (ce sont des branches du droit public), ayant émergé au même moment, c'est-à-dire au lendemain de la Révolution française, sous les bannières de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.