Dans les années 1920 et 1930, de nombreux intellectuels se tournent vers le discours mythique en réponse à la crise de l'identité européenne. L'appel de Döblin au mythe comme outil privilégié de son esthétique participe de ce mouvement. Le présent ouvrage s'intéresse à l'oeuvre tardive de cet auteur, marquée par l'exil, la Seconde Guerre mondiale et la conversion au catholicisme. Le rôle joué par le mythe dans l'esthétique de Döblin et les répercussions de l'Histoire sur sa mythopoétique constituent les deux grands axes d'une analyse pluridisciplinaire inédite au sein de la germanistique. Ce livre s'efforce de mettre en avant la singularité des mythes döbliniens par la comparaison avec les mythes originaux et contemporains et l'étude des motifs, modalités et fonctions de l'intégration du mythe au texte littéraire. Il en ressort l'évolution chronologique d'une conception du mythe influencée par la confiscation du discours mythique au service de l'idéologie nazie et la question de la culpabilité d'une époque.