Les politiques du gouvernement indien en matière de développement et de croissance de l'industrie pharmaceutique ont connu un changement radical au cours de la longue période de 72 ans qui s'est écoulée entre l'indépendance de l'Inde en 1947 et 2019. Au début, la création des entreprises du secteur public (PSU) visait à réduire la dépendance des ingrédients pharmaceutiques actifs (API) à l'égard des sociétés multinationales (MNC). Les politiques élaborées à la fin des années 1960 et au début des années 1970 étaient fondées sur une situation économique difficile, sur l'expérience des guerres et sur le constat que les multinationales intéressées par le commerce en Inde n'étaient pas prêtes à investir dans l'infrastructure des IPA à moins d'y être contraintes. Les lois industrielles indiennes pour la fabrication et le commerce, la réduction du monopole, le contrôle des sorties de devises étrangères ainsi que la protection des droits de propriété intellectuelle sur les inventions ont été élaborées et modifiées pour encourager la fabrication locale de médicaments en vrac et de formulations dans le but premier de remplacer les importations ; l'industrie indigène a été "protégée" pendant une longue période jusqu'en 1991 en administrant des prix "cost-plus" sur des médicaments en vrac sélectionnés et des formulations fabriquées à partir de ceux-ci ; leurs importations ont été réglementées en prélevant de lourds droits d'importation.