C'est ici une réflexion sur les modes de datation utilisés à différents pas de temps et leur fiabilité dans l'étude des géodynamiques de pente aux hautes latitudes, à partir d'exemples de recherche sélectionnés en Islande septentrionale. La lichénométrie représente une méthode simple et peu onéreuse, facile à mettre en place sur le terrain, mais s'avère parfois mal appliquée par les chercheurs qui minimisent ses limites et vantent ses potentialités grâce à des traitements statistiques sophistiqués. La dendrochronologie est fiable pour reconnaître l'occurrence des dynamiques de pente, comme les avalanches, mais souffre d'une limite spatiale importante en Islande, par manque d'arbres sur les sites les plus exposés. Si la méthode supporte un coût modéré, le traitement de la donnée est chronophage. Les assemblages géomorphologiques, la stratigraphie et les datations radiométriques et téphrochonologiques s'avèrent financièrement rentables en permettant de contraindre des événements géomorphologiques sur le temps long. C'est l'association des différents indicateurs qui permet de contraindre temporellement les phénomènes, chacun offrant individuellement trop d'imprécision.