Face à la généralisation du VIH/sida, la gratuité des ARV constitue une stratégie de "démocratisation" de la santé dans un contexte marqué par les inégalités sociales de santé. Ce travail interroge les stratégies mises en oeuvre par les acteurs (public et communautaire) dans la perspective d'une équité d'accès aux soins et au traitement pour les PVVIH. En prenant en compte les conditions différenciées introduites par la décennie de crise politico-militaire, il analyse dans deux contextes (Abidjan et Bouaké) et cadres (USAC et CSAS) les facteurs socioéconomiques, environnementaux et structurels qui influencent l'accès aux soins et au traitement des PVVIH. Au-delà de la conscience de l'équité, des facteurs structurels, économiques et sociaux favorisent un accès différencié des usagers au traitement et orientent leur perception de l'équité du système de soins. Le renforcement du recours au capital social, une plus grande attention aux facteurs environnementaux et la mise en oeuvre de mécanismes plus affinés de réduction des inégalités d'accès aux soins et au traitement constituent des stratégies recommandées pour favoriser une plus grande efficience des programmes de santé.