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Jusqu'à nos jours, pendant toute la durée de cette crise d'individualisme qui, depuis le dernier siècle, a sévi partout, en politique et en économie politique comme en morale et en droit, comme en religion même, le délit passait pour ce qu'il y avait de plus essentiellement individuel au monde ; et, parmi les criminalistes, la notion du délit indivis, pour ainsi dire, s'était perdue, comme aussi bien, parmi les théologiens eux-mêmes, l'idée du péché collectif, sinon tout à fait celle du péché héréditaire. Quand les attentats de conspirateurs, quand les exploits d'une bande de brigands…mehr

Produktbeschreibung
Jusqu'à nos jours, pendant toute la durée de cette crise d'individualisme qui, depuis le dernier siècle, a sévi partout, en politique et en économie politique comme en morale et en droit, comme en religion même, le délit passait pour ce qu'il y avait de plus essentiellement individuel au monde ; et, parmi les criminalistes, la notion du délit indivis, pour ainsi dire, s'était perdue, comme aussi bien, parmi les théologiens eux-mêmes, l'idée du péché collectif, sinon tout à fait celle du péché héréditaire. Quand les attentats de conspirateurs, quand les exploits d'une bande de brigands forçaient à reconnaître l'existence de crimes commis collectivement, on se hâtait de résoudre cette nébuleuse criminelle en délits individuels distincts dont elle était réputée n'être que la somme. Mais à présent la réaction sociologique ou socialiste contre cette grande illusion égocentrique doit naturellement ramener l'attention sur le côté social des actes que l'individu s'attribue à tort. Aussi s'est-on occupé avec curiosité de la criminalité des sectes - au sujet de laquelle rien n'égale en profondeur les travaux de M. Taine sur la psychologie des jacobins - et, plus récemment de la criminalité des foules. Ce sont là deux espèces très différentes d'un même genre, le délit de groupe ; et il ne sera pas inutile ni inopportun de les étudier ensemble.
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Autorenporträt
Jean-Gabriel Tarde, né le 12 mars 1843 à Sarlat-la-Canéda et mort le 12 mai 1904 à Paris, est un sociologue et psychologue social français, l'un des premiers penseurs de la criminologie moderne. Ses fils, Alfred de Tarde (1880-1925), Paul Tarde (1878-1948) et Guillaume Tarde (1885-1989), poursuivirent un moment son ¿uvre. Adversaire de la théorie de Cesare Lombroso sur l'origine biologique du crime, mais surtout le concurrent d'Émile Durkheim lors des premiers débats qui donneront naissance à la sociologie moderne française, il s'est fait connaître notamment par son ouvrage intitulé Les Lois de l'imitation (1890), qui rend compte des comportements sociaux par des tendances psychologiques individuelles. S'il fut un des grands acteurs des débats intellectuels de la seconde moitié du xixe siècle, ses travaux sont restés dans l'ombre de ceux de l'école durkheimienne. Son ¿uvre est aujourd'hui redécouverte et fait l'objet d'une réédition complète dans la collection « Les Empêcheurs de penser en rond » sous la direction d'Éric Alliez.