L'espace plurilingue que nous donne à voir la ville d'Agadir permet l'émergence des tensions identitaires de différents niveaux. Ces tensions se manifestent essentiellement à travers des inscriptions linguistiques et figuratives murales moyennant toutes les langues en usage dans la ville, notamment l'arabe marocain, l'arabe classique, l'amazighe, le français et l'anglais. Les graffiteurs de la ville d'Agadir se servent de la signalétique linguistique comme matériau essentiel pour la quête de la reconnaissance et de la légitimité dans leur espace pluriel et dynamique. Les villes plurielles offrent souvent des espaces de recherche très compliqués nécessitant des études d' «en bas», c'est-à-dire celles interprétant la production langagière des locuteurs ordinaires, loin de tout discours officiel homogénéisant et entant qu' «entité urbaine» (BULOT, MESSAOUDI, 2003).