L'aide au développement constituerait une réponse à la question de la maîtrise des flux migratoires en provenance de l'Afrique subsaharienne. Ce lien de plus en plus explicite entre aide au développement et contrôle de l'immigration devient un leitmotiv des déclarations et des discours officiels de part et d'autre de la Méditerranée et du Sahara. Pourtant, cette coopération horizontale et cette relation donnant-donnant souhaitée par l'Union Européenne ne semblent pas si simples à mettre en oeuvre; notamment avec le Mali où l'Etat se révèle n'avoir ni les capacités ni la volonté de l'appliquer. Qui deviennent alors les interlocuteurs privilégiés de l'Europe ? Les ONG investies dans le développement au sud de l'espace saharien. L'UE est alors conduite à redéfinir ses relations aux ONG pour que ces dernières soient en mesure d'exécuter la stratégie européenne sur le terrain malien. L'objectif est de «fixer » sur place la population potentiellement émigrante, notamment les jeunes, par des campagnes de sensibilisation et des projets de développement local. Il s'agira ici de comprendre comment les ONG maliennes se positionnent sur cette question.