Par une ironie de l'histoire, l'assassinat du président Baré Manaissara, le 9 avril 1999, a ouvert au Niger, la voie à l'avènement des nostalgiques d'un ordre ancien. La gestion des affaires publiques par le gouvernement de Hama Amadou, relève essentiellement de sa volonté et de celle de son clan : une gestion faite de confiscation des acquis des masses populaires, du détournement des maigres ressources dont dispose le pays (dépassements budgétaires, PSOP : payement sans ordonnancement préalable, LAP : lettre d'autorisation de payement, ...), du clientélisme, du favoritisme, de la corruption, du népotisme et d'un mépris souverain vis à vis du peuple par la non prise en compte de ses aspirations. Tout fonctionne comme si la démocratie se limitait aux élections : la victoire électorale confère un permis d'exploitation du pays, les citoyens sont réduits au rang de sujets. Ils doivent subir et se conformer ; les tentatives d'expression de mécontentements ou de refus d'alignement se soldent généralement par des honteuses menaces, des violentes répressions, d'injustes emprisonnements voire des lâches assassinats.
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