S'interroger sur la réalité de la " commune " - ou, plus largement, celle des " collectivités territoriales " - au Cameroun, alors même que leur rôle se trouve être de plus en plus affirmé, notamment depuis la réforme de la décentralisation de 2004, peut naturellement paraître hors du temps. Autant dans le discours des pouvoirs publics que dans l'imaginaire populaire, la commune apparaît comme une évidence, dès lors qu'elle est juridiquement créée et ses organes mis en place ; en principe, la question des modalités de son existence ne saurait se poser. C'est pourtant le défi que s'est donné l'auteur de la présente étude. La netteté juridico-géographique du territoire administratif est, bien souvent, loin de correspondre aux espaces des pratiques sociales et des représentations. Dans quelle mesure la commune est-elle une réalité en tant que territoire socialement vécu et partagé ? Comment se construit et se partage son identité ? À quel point l'habitant, en contexte camerounais, s'identifie-il à " sa " commune ? S'appuyant sur une étude de cas, l'auteur analyse les processus communicationnels qui sont au coeur du système de construction identitaire du territoire communal.