Le médecin urgentiste dans sa pratique en service d accueil ou en pré-hospitalier est confronté à des situations de détresse vitale aigüe, qui imposent de se prononcer sur des actes afin d apporter au patient un soin proportionné. La loi de 2005 sur le droit des malades, dite loi Léonetti, a clairement remis au centre des préoccupations, la lutte contre deux dérives génératrices de malaise et de perte de sens : l acharnement thérapeutique et l euthanasie. Le médecin doit ainsi clairement positionner son projet de soin sans tomber dans l un de ces deux écueils. Ainsi sont mis en balance majoritairement, la poursuite d une réanimation cardio- pulmonaire dans un arrêt cardiaque, l intubation orotrachéale lors d une nécessité de supplanter l appareil ventilatoire, le remplissage vasculaire, la mise en route d amines vasopressives ou l acceptation d un processus normal et l accompagnement dans la dignité qui incombe au corps soignant. Naît alors de ce constat, la lourde problématique de la concrétisation de ces prises de décision. Comment le médecin est-il amené à orienter le soin proportionné vers tel ou tel acte dont peuvent découler des issues bien différentes ?